Avant, je croyais que le travail 7 j/ 7, c'était réservé aux bigleux fréquentant les prépas scientifiques huppées ou les écoles d'ingénieurs dont les filles rêvent d'intégrer les soirées d'intégration "parce que les ingés sont trop sexyyyy'anh".
Je savais pas que ce sort m'allait être réservé, parce qu'on me le promet chaque année depuis mes 8 ans et que ça ne vient jamais :
- tu vas voir, la 6ème, c'est un graaaaand changement ! on n'est plus chez les bébés, c'est le COLLEGE !
- Oulala oui, la 4ème c'est difficile surtout les maths... on commence à faire de la TRIGONOMETRIE !
- Alors tu passes en 3ème? L'année du BREVET !
- Ah, la seconde, l'entrée au LYCEE, on entre dans le royaume des grands, des jeunes adultes ! c'est en seconde que j'ai vraiment commencé à travailler, c'est une classe difficile, 25% des élèves redoublent !
- Mais le fossé est encore plus grand de la 2nde à la 1ère, nul doute ! Je me souviens que j'en ai vraiment bavé, en plus, avec les EPREUVES ANTICIPEES en juin...
- Tu es déjà en terminâââââââle? Il va falloir bosser, parce qu'avec le BACCALAUREAT en fin d'année...
Alors forcément, je me sentais un peu rôdée en entrant à la fac :
- Ah oui, LA FAC DE DROIT, c'est pas facile...
- ta gueule.
Force est de reconnaître qu'ils avaient raison. Que le mot "découragement" m'est apparu en lettres d'or pour la première fois, l'an dernier. Le découragement, le vrai. Celui qui vous fait hurler un dimanche après-midi devant une page vide qui devrait être votre dissertation de droit constitutionnel : "J'EN PEUX PLUS, J'ARRETE ET JE VAIS DEVENIR CAISSIERE CHEZ CHAMPION, VOUS M'ENTENDEZ????!!!!". Le découragement qui vous fait serrer un Winnie en peluche très fort dans vos bras dans les chiottes (puantes) de la B.U. Bon, et puis finalement, j'y suis arrivée.
Et cette année, la cadence s'accélère :
- HEY HEY HEY MAIS TU FAIS QUOI LA?
- Ben, je bosse, je suis sur mon commentaire d'arr...
- ... NAN T'AVAIS LA TETE RELEVEE, REGARDE TA FEUILLE !