J'ai quand même envie de dire que c'est tout à fait possible, de prendre soin d'une complicité même après des années, même parfois avec des centaines de kilomètres de distance. C'est sûr, une relation ça demande de la disponibilité, de l'énergie, de l'attention, DU TEMPS (ce qu'on est de plus en plus en mal de donner vraiment j'ai parfois l'impression) sur des toutes petites choses, au quotidien. C'est pas facile et tout le monde n'a pas envie ou n'est pas prêt à ça, s'investir, surtout quand à côté on doit gérer une vie amoureuse, pro, où finalement on laisse le quotidien prendre le pas par rapport aux personnes/activités qui n'en font pas partie "physiquement". C'est être capable d'appeler pour rien, juste comme ça, capable de raconter des anecdotes qui sont pas très intéressantes mais qui ont marqué la journée,... parce qu'à force de donner juste les grandes nouvelles de nos vies, on ne partage plus vraiment ce qu'on est, on ne raconte plus ce qu'elle est vraiment, notre vie, et c'est là que la distance "relationnelle" s'instaure. Et on change tous, c'est vrai, mais on peut aussi évoluer ensemble, de même que les relations amicales évoluent mais ne s'étiolent pas nécessairement! C'est tellement bon de se dire qu'une personne nous a connu à la fois comme on est et comme on n'est plus. Moi j'y crois. Même si toutes les relations - et surtout les complicités - (parce que l'affection, on peut la garder même 10 ans après pour quelqu'un, ça nous appartient presque; alors que la complicité, ça se créé à deux à chaque instant) ne tiennent pas, l'important reste que toutes ne sont pas vouées à l'oubli, à la nostalgie.
C'est vrai que c'est franchement agaçant quand on a la sensation de faire des pas et que y'a personne qui répond ou qui à son tour en fait un vers nous. Je disais hier avec une vieille amie justement, que c'était pas tant faire des pas que de créer des espaces où l'on pouvait se retrouver. Etre capable de dire "je passe la soirée avec telle personne", même si elle n'est pas là, en l'appelant, lui écrivant une lettre, en l'invitant si elle est près, juste à deux, parce que plus on grandi plus on a besoin de "faire des choses" pour voir les gens, un ciné, un repas, un bar, un concert... mais sait-on encore "inviter une copine pour dormir à la maison" sans avoir besoin de "quelque chose à faire", juste être ensemble et ne pas avoir peur de s'ennuyer ? Parfois je me demande. Je ne sais pas trop comment on s'y prend, mais ça me questionne beaucoup les relations comme celles dont tu parles. Bon bon bon j'ai encore fait ma pipelette, mais j'avoue que ton article me fait drôlement écho. Je sais pas si je suis quelqu'un d'"évolué", mais je voulais surtout dire que c'est possible de prendre soin d'une complicité. Je me dis que c'est pas forcément être capable de faire beaucoup d'un seul coup pour quelqu'un, c'est être capable de "donner" un peu mais tout le temps, sans qu'il y ait une "raison" à ça (comme si un ami va pas bien ou etc, là, on est tous plus ou moins capable d'être "là"). (Et puis je me demande si au fil du temps aussi, on ne finit pas par trouver dans notre couple ce que l'on trouvait avant dans ces grandes amitiés ?) Bon allez, chut chut pelote !

Normalement je suis qqn d'évolué mais la fatigue qui envahit mon cerveau ce matin m'empêche de formuler une réponse cohérente.
Je vais en réunion & j'essaye de faire qqch de beau :p